{Art} Rencontre avec le land-art…

livre_landartParfois, dans la vie, on décide d’un chemin, on sait ce que l’on veut faire, on sait où on veut aller, et puis… et puis, parfois (souvent ?), un détour s’impose, un chemin de traverse. Il n’est pas question de renoncer, non, juste de patienter. Et pour ne pas (trop) perdre son temps, ni son énergie, il faut accepter de se nourrir de cet ailleurs que l’on n’aurait pas pensé croiser. Que l’on aurait peut-être même évité, intuitivement.

Aujourd’hui, professionnellement, je suis sur un chemin de traverse. Évidemment, dans l’absolu, j’aurais préféré prendre la ligne droite. Mais je l’aime, finalement, mon chemin de traverse. J’aime les gens que j’y ai rencontrés, les combats que j’y ai menés, les découvertes que j’y ai faites.

L’animation, le travail avec les enfants était quelque chose d’assez « abstrait » pour moi. Je pense que je n’avais pas réellement idée de tout le potentiel, de toute la richesse que l’on peut mettre dans ce métier, à condition d’en avoir l’envie. Et puis j’ai rencontré des personnes qui – quelque part… n’ayons pas peur des mots – ont changé ma vie. M’ont ouvert des fenêtres, des perspectives, ont fait éclore plein de petits « pop ! » dans ma tête. Et le land-art, pour moi, est un de ces petits « pop ! ».

Entourée d’animateurs, donc, le mot « land-art » a tout à coup sonné régulièrement à mes oreilles… Et même si j’avais une idée globale de ce que c’était, de ses principales valeurs, je n’en connaissais ni l’histoire, ni les tenants et aboutissants. Mais lors d’un week-end en pleine campagne, j’ai eu une folle envie de me lancer. Intuitivement. Naïvement. De simplement jouer avec la nature, d’être créative.

Mes premières « œuvres »…

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Moi qui suis très attachée aux objets, et aux souvenirs qu’ils accueillent, j’ai beaucoup apprécié le côté éphémère du land-art, qu’un simple coup de vent peut parfois détruire… Mais l’acte créatif, le geste restent.

Depuis, j’ai lu le très beau livre « Land Art », de Floriane Herrero et Ambre Viaud. Un grand format clair et accessible qui, à travers cinq grandes thématiques, donne à voir et à réfléchir sur ce courant de l’art contemporain né dans les années 1970 : « l’art comme seconde nature ».

« A la conquête de l’espace » présente des œuvres investissant des espaces immenses, loin des galeries et – même – loin de toute construction humaine : un labyrinthe de roches bleues dans le désert du Tchad, une représentation de la Voie lactée au cœur de l’Antarctique ou encore les « empaquetages » de Christo.

« L’art au grand air » nous amène au cœur des Alpes autrichiennes, ou des silhouettes humaines donnent l’impression d’une compagnie, ou dans une forêt écossaise, dans laquelle Rob Mulholland a « caché » des formes en miroir, qui reflètent leur environnement et ne se donnent véritablement à voir au promeneur que quand celui-ci y découvre… son propre reflet.

L’un de mes coups de cœur, entre poésie et facétie…
Cornelia Konrads – Schleudersitz

absurde

« Les matériaux de la nature », où glace, feuilles, pierre, bois et mousse – parmi bien d’autres – sont autant de palettes que d’envies créatives (Andy Goldsworthy, ci-dessous). C’est la partie du livre que j’ai préférée, peut-être parce que les œuvres semblent tout à la fois accessibles et magiques, dans leurs contrastes et leurs couleurs, leur force et leur fragilité.

feuilles

« L’homme face à la nature », où l’artiste se crée un refuge au cœur d’une nature profonde, s’interroge sur sa place au monde, ou encore utilise les forces naturelles pour créer.

« Conscience écologique », enfin, qui porte l’ensemble des œuvres, même si certains artistes ont à cœur de rendre à la nature ses droits (Agnes Dene et son champ collaboratif en plein New-York), ou de dénoncer une pollution toujours plus dangereuse (Alejandro Duran, ci-dessous)…

dechets

Pour terminer ce voyage au cœur du land-art, je vous invite à découvrir – en cliquant ici – le travail réalisé par la plasticienne Karen Laurent-Gaillard avec les enfants d’une école libournaise (l’un de mes petits « pop » !), dans le cadre de ses interventions en temps scolaire.

Pour vous en donner un petit aperçu, je vous présente l’une des œuvres (ou de l’ensemble d’œuvres, pour être plus précise) qui m’a le plus touchée… 🙂

« Asseyez-vous dans les bois, pendant que nos chaises sont là… ».

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La magie de l’éphémère, encore.
Laissez-vous (sur)prendre au piège du land-art… 🙂

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