{Roman Jeunesse} J’ai avalé un arc-en-ciel – Erwan Ji

arc_en_ciel« Si vous lisez ces lignes, vous êtes tombé sur mon blog.
C’est un drôle de mot, blog.
Si mon grand-père s’était demandé ce que ça veut dire, il se serait mouillé le doigt et aurait tourné les pages de son épais dictionnaire. Moi, j’ai tapé le mot sur Google. C’est ça, le progrès. On n’a plus besoin de se mouiller le doigt. […]
Je m’appelle Capucine, mais on m’appelle Puce. C’est parce que Capucine, c’est le nom d’une plante herbacée, et moi je ne suis pas une plante herbacée.»

Comment parler de ce roman ?
C’est la question que je me pose depuis un moment devant mon ordinateur, tapant, effaçant, tapant à nouveau, effaçant encore. Voilà quelques semaines que je l’ai fini, et il a laissé une trace en moi. Alors pourquoi est-ce si compliqué d’écrire une chronique sur un roman en apparence si simple ?

Peut-être vais-je commencer par vous expliquer pourquoi j’ai choisi de le lire. Déjà, parce que la grande amoureuse des arcs-en-ciel que je suis n’a pas résisté longtemps à l’extraordinaire couverture de ce roman… 🙂 Et puis, aussi, parce qu’il y avait dans ce titre et cette quatrième de couverture juste assez d’ambigüité pour que l’on pense savoir de quoi il allait retourner, mais en même temps…

Alors je me suis lancée et j’ai accompagné Puce, adorable, vive, dégourdie – et n’ayant définitivement rien d’une plante herbacée – dans ses rituels. Ceux de la vie – l’amour et ses chagrins, ses bouleversements, ses choix… – et ceux de son lycée privé du Delaware, qui peuvent sembler si surprenants aux jeunes Français que nous sommes, ou avons été, mais en même temps si drôles, si… exaltants, d’une certaine manière. Comme cette journée où les élèves ont le droit de ne pas porter leur uniforme, à condition de venir vêtu.e d’un pull de Noël le plus hideux possible. Ou cette chasse à l’homme géante (au pistolet à eau !), organisée en fin d’année pour les senior.

J’ai fait connaissance avec ses inséparables amis – Sara, Vaneck et Soupe ; avec Ben, l’amoureux parti trop loin ; avec ses camarades de classe, les trop sérieux et les cancres, les populaires et les médisants, et puis les « sans case », à une période de la vie où ne pas se conforter aux attentes est une véritable rébellion. Comme Aiden, qui débarque un beau jour avec ses dreads blond décoloré, son pantalon d’uniforme plutôt que la classique jupe, et ses attentions droits au cœur. Il y a quelque chose de différent, chez Aiden, comme un frisson qui laisserait de doux papillons dans le ventre…

Je dois avouer avoir lu les premières pages de ce roman avec une certaine distance, peut-être parce que mes années lycée sont loin, peut-être parce qu’elles n’ont jamais ressemblé à ça. Et puis, peu à peu, une forme de magie a opéré… Une magie du quotidien, de ces petits gestes, de ces échanges, ces sentiments, ces expériences qui confèrent à chaque journée le pouvoir d’être unique, d’être une aventure dont on ne sait pas où elle va nous mener.

J’évoquais plus haut un roman « en apparence aussi simple », mais la simplicité ici n’est pas un défaut. C’est une proposition, une invitation à se rappeler cette troublante magie du quotidien, qui se déploie avec force quand on a 17 ans et que – sans l’avoir vu venir, ou si peu – on doit devenir adulte. Sans doute le seul choix que l’on n’a pas.

Il y a quoi, finalement, dans ce roman ?

Il y a une jeune héroïne extrêmement attachante dont on aimerait continuer très longtemps à lire le blog « secret » (née d’un couple franco-américain, Puce écrit en français, pour que ses amis ne puissent pas la lire…).

Il y a un pays, une culture, à la fois si proches et si éloignés des nôtres (sans oublier les « leçons d’anglais » de Puce, sur tous ces mots prisés des Américains et si difficilement traduisibles en français).

Il y a la vie, ses soleils et ses gouttes de pluie. C’est comme cela, aussi, que l’on se retrouve un beau jour à avaler des arcs-en-ciel…

Alors merci, Erwan Ji, d’avoir inventé Puce.
Et moi non plus, je n’aime pas « les gens qui croient qu’un éléphant dans un boa, c’est juste un chapeau » 🙂

 

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3etoiles

« Elle m’a tendu le paquet. Il était entouré de papier kraft. Lentement, j’ai défait les ficelles.
C’était une édition du Petit Prince que je n’avais jamais vue. Les dessins étaient complètement différents, très modernes.
‘’Je l’ai illustré pour toi, elle a dit. Je ne suis pas Saint-Exupéry, mais j’espère que ça te plaira quand même.’’
Comme d’habitude, Aiden réinventait mon monde. Elle me donnait une chance unique que personne d’autre ne me donnerait jamais. L’opportunité de redécouvrir quelque chose qui m’était familier avec des yeux nouveaux. »

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